Compliment peut-être, complément sûrement

Alain, a découvert le livre trop tard. Il était imprimé depuis plus de 5 ans. Dommage car ses commentaires,
qu’il nous a autorisé à publier,
auraient largement eu leur  place dans nos souvenirs.

Nous avons longtemps conservé les effluves des parfums que le missaire et pitaine chimie de la 63 qu’il fut nous avait concoctés.

Les sous-titres ont été rajoutés par mes soins (Frédéric)

J’ai dévoré le livre.

Merci pour la cure de jouvence 55 ans plus tard avec un rafraîchissement bienvenu de mes connaissances, puis une mise à jour des mêmes connaissances pour la nouvelle vie sur le plâtal. J’ai même eu la surprise de me voir citer pour l’expédition punitive à Gnouf pour châtier Serge H. Que d’honneurs !

Pas pitaine chimie pour rien

Je précise qu’avec Djamal M., on pulvérisait sous vos bénardes pendant votre bahutage un mélange de pyridine et d’acide isovalérianique. Un moment, on a eu soif et on va chez Marie en lui demandant de nous servir rapidement parce que l’on puait vraiment. Sur l’instant, elle n’a pas compris notre impatience qui n’était jamais que la politesse de gens bien élevés, et nous a rétorqué d’attendre notre tour. Quand ce fut le cas, le bistrot de Marie était vide, tous ses occupants avaient fui écœurés par l’odeur… Le survêt, les habits matriculés, ça se lave, mais mes chaussures sont restées six mois sur le rebord de fenêtre à l’extérieur avant que je m’aventure à les remettre !

Ovale… de grâce !!!

Aux pages 59-60 « El Pépé » (Pierre M.) évoque le fameux match contre les Impôts : j’en ai encore froid rien qu’en y repensant.

Il oublie de préciser que les Impôts, ce jour-là mais aussi à l’occasion des autres matches universitaires, distribuaient gratuitement des gaufres. Alors qu’aux Impôts il y avait un fort contingent du sud-ouest, dans les équipes qu’ils rencontraient il y avait beaucoup d’universitaires ou d’élèves des grandes écoles découvrant le rugby et par la même occasion le genre de friandises qu’on pouvait déguster sur le terrain. Cela expliquait qu’ils caracolaient en tête du championnat.

Mais dans l’équipe de Carva, il y avait heureusement B., alias « Claudio », notre talonneur treiziste as du trapèze qui lui, avait du métier et ne s’en laissait pas conter !

Très vite il a repéré celui qui organisait en face la distribution, un deuxième ligne ou plus sûrement le troisième ligne centre, et lui est rentré dans le chou pour venger le copain. Début de bagarre générale, suivi d’une expulsion définitive des deux belligérants.

Ensuite l’arbitre a arbitré « championnat » –j’ai été arbitre stagiaire un an au Comité de l’Île de France– et a sanctionné sans pitié d’où le résultat relaté dans le livre. Il est exact que Jacques B. (1999) était complètement frigorifié, mais il n’était pas le seul.

Pour le match contre Cyr de 1965 que j’évoque également dans ma page utilisateur Wikipedia, une anecdote. Un colonel (ou général) qui assistait à la rencontre a voulu se faire présenter les équipes, d’abord Cyr, puis l’X, et Bernard B., notre capitaine, lui présente les carvas. Le premier de la rangée, sans doute un pilier, le n°1, a dû prononcer le réglementaire « Mes respects Mon colonel (Mon général) », le suivant a répété ce qu’il avait entendu de son voisin de gauche et ainsi de suite ; on passe aux deuxièmes lignes et leurs serre-têtes de l’époque qui, couvrant les oreilles, déformaient sans doute les sons et on en vient aux troisièmes lignes, dont j’étais, qui ont compris, repris et propagé « Merci Mon colonel (Mon général) » jusqu’au n°15, l’arrière.

Pas de quoi crâner

Je corrige une inexactitude sur les catacombes que j’ai fréquentées assidument avec Gérald B. en pénétrant par l’accès rue Notre-Dame-des-Champs dont le pitaine clé qu’il était avait la clé. Il existe bien des planches des catacombes –Gérald en possédait une– et l’on pouvait se les procurer au service des Carrières à condition de décliner son identité. C’est pour ces raisons que nous faisions nos relevés nous-mêmes. Plus tard, professionnellement, j’ai eu à les consulter pour remédier aux fontis qui se créaient sur le prolongement de la ligne 13.

Dans les sites à visiter, j’ai été surpris de ne pas voir mentionner, peut-être faute de place, le PC de Rol Tanguy situé à mi-chemin depuis l’accès Notre-Dame-des-Champs. Sur le chemin, on pouvait ressortir devant la poste du 140 Boulevard du Montparnasse d’où partaient des câbles téléphoniques déroulés dans les catacombes. La lourde porte blindée du PC était équipée d’un volant pour la fermer depuis l’intérieur et le reste du PC était encore à peu près intact sauf des fils téléphoniques arrachés aux standards.

Un Styx d’avance

J’offre au regard de mes hôtes, en bonne place dans une vitrine, un crâne provenant des catacombes. Pour le point Gamma 63, on avait décoré en effet le Styx avec des luminaires dont les abat-jours étaient des crânes percés pour la circonstance et on avait fléché le chemin depuis le P5 avec des os (humérus et fémurs). Le public avait été ravi en trouvant que cela faisait vraiment plus vrai que nature. Au petit matin, certains repartaient même avec des ossements en souvenir…

Un soir de nablatage, on va remplir d’ossements des sacs marins mili pour la décoration du binet, on range les sacs dans le coffre de l’ID 19 que conduisait Hervé Le B.. On est pressé d’être de retour dans les temps du LP, et, loi de l’emmerdement maximum, on se fait siffler devant le Sénat pour excès de vitesse. « Vos papiers, s’il vous plait ».

Manque de pot, Hervé les a laissés à l’École. On est tous plus ou moins habillés mili, on fait connaître notre pedigree et les flics, compréhensifs, invitent Hervé à aller les chercher dare-dare pendant que le reste de la troupe ronge son frein sous surveillance des flics en priant le ciel qu’ils ne fassent pas ouvrir le coffre. Ouf, Hervé revient essoufflé et l’on peut repartir rassérénés…

Amitiés à tous.

Alain B. (octobre 2019)